La brigade d’incendie de Ville de La Tuque, en 1915.

SAUVÉS PAR LA CLOCHE!

Quand nous possédons de si beaux territoires, il n’est pas étonnant que nous déployions toute l’énergie nécessaire afin de les protéger. Si les avions de brousse ont été les premiers à pouvoir détecter les incendies de forêt du haut des airs, les services d’incendie n’ont pas tardé à s’organiser afin de combattre les flammes d’arrache-pied.

La cloche restaurée trônant aujourd’hui devant la Caserne d’incendie de La Tuque.

Un chef et sa brigade

Le 14 juillet 1913, une première brigade d’incendie voit le jour. À sa tête, on retrouve le chef Ferdinand Pagé et son assistant-chef, Léo Leclerc, entourés de 12 résidents agissant à titre de pompiers volontaires. Il fallait être téméraire et aimer les défis, car on risquait sa vie pour 1 $ de l’heure, avec un maigre potentiel de 5 $ par jour.

La bosse des affaires

Il faudra attendre plus d’une année avant de pouvoir défrayer les 575 $ nécessaires à l’achat d’une voiture à échelle conduite par un cheval. Le hic? La Ville de La Tuque n’a pas de cheval. Qu’à cela ne tienne! Elle conclut une entente avec le magasin F.-X. Lamontagne pour « emprunter » leur bête. À chaque appel, elle versera 2 $ à l’entrepreneur qui visiblement possède déjà toutes les qualités de l’homme d’affaires.

Cinq mois plus tard, la Ville achète enfin son propre cheval pour 300 $, une somme importante en 1914. Combien de fois depuis, nos pompiers volontaires, ont-ils ainsi risqué leur vie pour en sauver d’autres? À chacun d’eux, chapeau!

La cloche et la sirène

Aujourd’hui, une imposante cloche datant de 1917 – remplacée par une sirène sur le toit de l’hôtel de ville en 1963 – est là pour nous rappeler quelques pans d’histoire. Propriété de la Société historique de La Tuque et du Haut-Saint-Maurice, cette cloche de 545 kilos (1 200 livres) – récupérée par Réjean Berman et bien astiquée par un certain Louis Jeffrey – fait la belle sur son socle enchâssé sur le terrain de la Caserne de La Tuque depuis 2006. Au-delà de sonner l’alarme en cas d’incendie, la cloche servit aussi de couvre-feu, tous les soirs à 21 h, au temps de la Seconde Guerre mondiale. Malgré ces tristes souvenirs, beaucoup de vies ont pu être sauvées grâce à elle.